- Plan d’action du GNHEITS (2024-2026) -
Titre : Entre universitarisation et professionnalisation : quels enjeux scientifiques, académiques et politico-économique pour l’avenir des Établissements de formations en travail social ?
Contexte
Le monde de la formation en travail social représente un champ à part entière à l’instar du secteur dans lequel les travailleurs et intervenants sociaux œuvrent quotidiennement. Au cours de ces dernières décennies un déferlement gestionnaire et concurrentiel est venu se substituer progressivement aux logiques de l’« État social solidariste » qui constituait jusqu’alors le nord magnétique de l’intervention sociale et médico-sociale. En effet, depuis la sortie de la période de professionnalisation du travail social, les acteurs de la formation n’ont cessé de devoir s’adapter aux transformations qui les ont enjoints de s’inscrire dans une logique du marché. Aujourd’hui, les EFTS se confrontent donc à un processus d’injonction paradoxale : d’un côté, ils s’inscrivent dans un « processus de régionalisation » qui les relie au pouvoir politique local et de l’autre, ils vivent un « processus d’universitarisation » qui les enjoint, notamment, dans le cadre de conventions avec des universités ou établissements équivalents (Décret n° 2018-733 du 22 août 2018 relatif aux formations et diplômes du travail social et Arrêté du 22 août 2018 relatif au socle commun de compétences et de connaissances des formations du travail social de niveau II), à faire valider les parcours de formation supérieure de leurs étudiants au sein de commissions pédagogiques présidées par des universitaires.
L’universitarisation des formations sociales met aussi en perspective une réglementation dans laquelle les EFTS doivent composer avec des partenaires universitaires plus ou moins enclins à coopérer. En effet, alors que la loi oblige les EFTS à établir des conventions cadres et pédagogiques avec les universités mais également à mettre en œuvre des programmes d’« initiation à la recherche » afin de pouvoir continuer à préparer les diplômes d’État de niveau 6, rien n’a été prévu dans la loi pour permettre aux EFTS d’établir un réel rapport d’égalité et de réciprocité avec les universités. Par conséquent, le processus d’universitarisation des formations sociales conduit dans certains cas, non pas à renforcer des liens de coopération équitables et de production de connaissances collaboratives mais, à imposer une sorte de « partenariat concurrentiel ». Dès lors, des EFTS amenés à signer des conventions partenariales avec les universités peuvent légitimement craindre une « concurrence déloyale » qui pourrait naître de ces « mariages arrangés » dans un contexte où depuis 2021, la réforme des Diplômes universitaires technologiques (DUT) propose un Bachelor universitaire de technologie (BUT) gradé Licence, notamment en « carrière sociale ».
Dans ce contexte, considérant que l’universitarisation des formations sociales ne devrait pas se réaliser au détriment des EFTS mais au profit d’un renforcement des coopérations et des relations de respect réciproque entre ces établissements et les universités, nous nous interrogeons sur la dynamique à mettre en œuvre pour construire d’un espace de formation supérieure en travail social refusant la mise en concurrence entre les EFTS et les universités. Il s’agit de permettre aux écoles du travail social d’établir des relations partenariales non asymétriques en matière de formation et de recherche avec les universités. Avec le soutien financier, politique et juridique des pouvoirs publics (État et régions), il est en effet essentiel que les EFTS bénéficient de moyens suffisants et de la légitimité pour participer pleinement au monde de l’enseignement supérieur et de la recherche dans un cadre public ou associatif avec une délégation claire de service public.
Dans la pratique, alors que le processus d’universitarisation des formations sociales engage les EFTS et les universités, nous souhaitons alors étudier quels sont les éléments nécessaires à la mise en œuvre équitable et complémentaire de ce processus d’universitarisation. Par exemples, cette dynamique est-elle conditionnée à l’institutionnalisation d’un statut de « formateur-chercheur » dans les établissements de formation reconnu par l’État et les conventions collectives ? La légitimation des EFTS comme producteurs de savoirs scientifiques et praxéologiques n’est-elle pas liée à l’octroi de moyens dédiés à la recherche afin que ces établissements de formation contribuent à l’amélioration de la formation des étudiants en travail social par l’apprentissage de la recherche par la recherche dans une relation partenariale et de réciprocité avec les universités ? Alors que les universités sont enjointes de répondre aux logiques de professionnalisation, comment les EFTS peuvent-ils participer à un processus d’universitarisation en coopération avec le champ universitaire sans crainte d’être concurrencés et de devoir renoncer à leurs spécificités, en particulier la pédagogie de l’« alternance intégrative » productrice de savoirs professionnels et théoriques ?
Dans tous les cas, notre programme de recherche interventionnelle souligne l’importance de dépasser l’adversité et les « complicités adverses » historiques entre les mondes des écoles en travail social et des universités. Tout en défendant l’idée d’une rupture avec les logiques concurrentielles dans l’intervention sociale, la formation supérieure en travail social et la recherche sociale, à partir de l’analyse de situations et d’expériences concrètes vécues dans plusieurs territoires, nous souhaitons étudier les conditions réelles de la construction d’un véritable espace de coopération dans les champs de la formation sociale et universitaire.
Des questionnements
Convaincus qu’il est possible et souhaitable de construire un espace de formation supérieure en travail social collaboratif et complémentaire composé des Hautes écoles et instituts du travail social, des universités et des acteurs du champs social, notre équipe de recherche composée d’enseignants chercheurs universitaires et de formateurs chercheurs des instituts de formation en travail social engagés dans plusieurs régions de France souhaite mettre un œuvre un programme de recherche montrant qu’il est possible de construire une dynamique de recherche dans les champs social et universitaire participant ainsi à combattre les logiques d’hétéronomie en œuvre dans l’intervention sociale pour favoriser les capacités de réflexion et d’action des professionnels et des acteurs sociaux.
Notre programme de recherche a en effet pour ambition d’interroger l’opportunité de construire un espace de formation et de recherche pluridisciplinaire en sciences sociales sur et dans le champ social et universitaire reconnu par la « communauté scientifique » et soutenu par les pouvoirs publics. Dans ce cadre, nous postulons qu’il est possible de développer une pratique de recherche participative intégrant les chercheurs, les professionnels sociaux, voire les personnes accompagnées. Cette pratique nécessite alors la mise en œuvre d’une dynamique de recherche exigeante d’un point de vue épistémologique, éthique et politique. C’est, en effet, à ces seules conditions que des chercheurs en sciences sociales issus des mondes des écoles du travail social et/ou des universités, mais tous liés au champ social, peuvent contribuer à produire des connaissances sur les transformations sociales, politiques et culturelles et ainsi participer à démystifier les nouvelles formes de domination et de réification des personnes en situation de vulnérabilité.
Le champ social, notamment parce qu’il s’occupe de sujets très sensibles pour la paix sociale et la cohésion sociale comme les phénomènes liés à l’immigration, à la pauvreté, à la violence mais aussi parce qu’il peut parfois participer à asseoir les nouvelles formes de domination plébiscitées par les puissants ayant intérêt à garantir l’ordre doit se doter de moyens scientifiques pour produire sa propre critique objectivée sur l’ambivalence du travail social.
Comme souligné dans un livre sur les enjeux scientifiques, politiques et déontologiques pour enquêter sur les déviances et la délinquance (Boucher M (dir.), Enquêter sur les déviances et la délinquance. Enjeux scientifiques, politiques et déontologiques, Paris, L’Harmattan, coll. Recherche et transformation sociale, 2015), les sociologues doivent être conscients, en particulier dans le champ social, que la connaissance sociologique peut être utilisée pour augmenter l’autonomie des acteurs sociaux mais peut également être instrumentalisée pour améliorer les dynamiques de contrôle. Les sociologues doivent dès lors s’interroger sur les finalités et l’utilisation possible de leur travail. En fait, ce que révèle la production sociologique sur et dans le champ social, c’est la tension classique inhérente au métier de sociologue partagé entre son « éthique de conviction » et son « éthique de responsabilité » ou plus exactement son désir d’objectivation – qu’il tente de réaliser en mobilisant un ensemble de méthodes spécifiques –, de théorisation mais également de participation, voire d’engagement dans la production de la société à partir du moment où il ne s’agit pas d’une instrumentalisation mais d’un libre choix. En définitive, lorsque l’on s’inscrit dans une démarche de sociologie de l’action très liée au concept classique de « neutralité axiologique » proposé dans Le savant et le politique par Max Weber (assumer pleinement la subjectivité des choix épistémologiques – rapport aux valeurs), l’articulation de la sphère de l’analyse et celle de l’action n’est jamais simple à opérer car un chercheur peut notamment, soit développer une pensée dénonciatrice, corporatiste et en rupture avec la réalité sociale, soit devenir l’opérateur d’une simple production d’expertise où la fonction de conseiller prend le pas sur la production des connaissances.
Déontologiquement et méthodologiquement, la question centrale que l’équipe de recherche formule est : comment ne pas fusionner mais également ne pas dissocier trop fortement l’analyse, l’action et l’éthique ? Pour répondre à cette interrogation, nous considérons que bien qu’intégrées au champ scientifique, les sciences sociales dans et sur le champ social ont une spécificité : elles doivent participer à l’amélioration des capacités de réflexion et d’action des acteurs du champ social, en particulier les travailleurs sociaux et les acteurs sociaux soucieux d’agir pour l’émancipation des individus et des groupes.
Dans cette optique, notre programme de recherche vise à étudier l’opportunité de construire un espace de formation et de recherche dans les champs universitaire et social, c’est-à-dire un espace d’inter-reconnaissance composé de chercheurs, d’enseignants-chercheurs et de formateurs-chercheurs issus des universités et des écoles du travail social mais aussi, dans certaines situations, des milieux professionnels, tous reconnus par leurs pairs pour leurs capacités à produire des connaissances en mobilisant des techniques de recherche participatives pour penser et agir le champ social.
Cet espace vise, en effet, à réunir des acteurs chercheurs promouvant l’étude rigoureuse (respect d’un cadre épistémologique, d’étapes et de méthodes de recherche reconnues) des pratiques et ambivalences de l’intervention sociale en situation (enjeux politiques, sociaux, culturels, éthiques, déontologiques) dans un objectif d’émancipation individuelle et collective. Plus précisément, la construction de cet espace de formation et de recherche du travail social doit pouvoir rassembler des acteurs chercheurs désireux de développer par la recherche des pratiques réflexives d’intervention sociale productrices de transformation sociale dans les milieux professionnels avec les acteurs sociaux et les citoyens.
L’enjeu principal de cet espace de formation et de recherche est alors triple : faire en sorte que les pouvoirs publics en charge de la recherche et de l’enseignement supérieur réunissent les conditions financières, administratives et académiques nécessaires à l’édification de cet espace en sciences sociales ouvert aux chercheurs professionnels des universités et des établissements de formation en travail social ; institutionnaliser le financement public de postes de formateurs-chercheurs qualifiés en sciences sociales au sein des instituts de formation en travail social nécessaire à l’établissement de partenariats équitables entre les mondes des écoles et des universités ; prendre garde que cet espace ne devienne pas un nouveau lieu de surveillance, de conformation disciplinaire et idéologique.
Des objectifs de recherche
Notre projet articule des objectifs en termes de recherche en sciences sociales (A), de formation supérieure en ingénierie sociale (B), dans le but d’une part, de produire des connaissances nouvelles sur les rapports qu’entretiennent les professionnels du travail social et de la formation en travail social avec le monde universitaire et vice versa, et d’autre part, de structurer un réseau de coopération pérenne composé d’acteurs des hautes écoles et instituts de formation en travail social et des universités plébiscitant les recherches interventionnelles dans une optique de transformation sociale (C).
- A - La recherche que nous proposons de réaliser vise à interroger les enjeux et mutations des formations en travail social concernées dans le processus d’universitarisation à partir des expériences et épreuves vécues par les acteurs de la formation et de la recherche impliqués directement et indirectement par ce processus. La démarche consiste à étudier les transformations de la formation en travail social à différents niveaux (politique, économique, pédagogique, déontologique et éthique) à partir des représentations et des actions des acteurs engagés dans cet espace protéiforme (formateurs, enseignants chercheurs, chercheurs, étudiants, représentants des milieux professionnels et des sites qualifiants, responsables des écoles du travail social, responsables ministériels et des collectivités territoriales, etc.).
Plus précisément, d'une part, à partir des représentations et des pratiques des acteurs (formateurs, enseignants chercheurs…) et, d’autre part, à partir des perceptions des « populations-cibles » (étudiants et professionnels sociaux) vis-à-vis des actions de formation et de recherche dont elles sont l'objet, cette recherche étudie comment se transforme le champ de la formation supérieure et de la recherche confrontée, notamment, à une universitarisation des diplômes historiques du travail social (passage au grade licence des diplômes d’Assistant de Service Social, d’Educateur Spécialisé, d’Educateur Technique Spécialisé, d’Educateur de Jeunes Enfants, de Conseiller en Economie Sociale et Familiale) et d’une obligation d’initiation à la recherche par la recherche dans les cursus de formation supérieure en travail social.
- B - Notre programme d’action articule une perspective de recherche proprement dite avec une dynamique de formation en ingénierie sociale. Concrètement, les membres de l’équipe de recherche, en partenariat avec le Pôle recherche intervention Occitanie Manche Méditerranée (PRISOCM[1]), met en œuvre des échanges pédagogiques et d’ingénierie entre des étudiants préparant des diplômes universitaires et des diplômes du travail social de niveau Licence et Master (Licence pro, Master de sociologie, Master pluridisciplinaire – sociologie politique, économie, gestion, CAFERUIS, DEIS, ES, AS…). Ces étudiants accompagnés par leurs enseignants et formateurs chercheurs produisent des diagnostics comparatifs sur les mutations de la formation et de la recherche dans le champ social. Ainsi, s’inscrivant dans une perspective « d’apprentissage de la recherche par la recherche », les étudiants mènent dans plusieurs territoires des études sur des « situations problèmes » du champ social et imaginent des réponses adaptées et innovantes valorisées lors d’une ou de plusieurs journées d’étude et de valorisation des travaux de diagnostic.
- C – Notre projet prévoit également de mettre en synergie diverses initiatives de coopération régionale à travers, notamment, des séminaires de recherche, des journées d’étude, des conférences, des échanges et mutualisations pédagogiques associant chercheurs, enseignants – chercheurs, formateurs, professionnels et étudiants dans l’objectif de constituer un réseau permanent de recherche et de formation inter-régional focalisé sur la production et l’animation d’un espace de formation et de recherche des champs social et universitaire. Dans ce cadre, il s’agit de réaliser des Séminaires mensuels organisées simultanément dans les institutions partenaires à destination des étudiants, des formateurs, des enseignants-chercheurs, des professionnels sociaux, etc. à partir d’octobre 2024 jusqu’au mois de juin 2026 sur le thème : « Les enjeux des savoirs expérientiels dans l’intervention sociale : atouts, limites et perspectives ».
Un programme de travail
Les trois axes du projet d’action se réaliseront de façon simultanée entre les mois d’octobre et de juin 2026. Néanmoins, concernant l’axe A, nous envisageons de privilégier une démarche qualitative croisant plusieurs méthodes d'investigation (interventions sociologiques, observations directes et/ou participantes). Le programme scientifique se décompose en six tâches qui seront menées parallèlement par les équipes partenaires régionales au sein de leurs territoires sur une durée totale de 20 mois. Cette organisation se décline en grandes phases correspondant chacune à des « tâches »
Tache 1 : Séminaire de cadrage et mise en place d’un protocole de recherche
Objectifs : Regroupement de l'équipe de recherche pour un séminaire de cadrage afin d’organiser la mise en place opérationnelle du protocole d'enquête; Constitution et intégration des groupes d’étudiants en ingénierie sociale dans le protocole de recherche ; Recueil et exploitation des données documentaires existantes; Récolte des données de cadrage; Identification des quatre types d'acteurs présents dans les sites d'investigation; Premières prises de contact avec les acteurs et entretiens exploratoires ; Mise en place du site Internet dédié au projet ; Réunion du comité scientifique. Durée : 3 mois
Tache 2 : Mise en œuvre des groupes d’intervention sociologique
Objectifs : Construction des groupes d'intervention sociologique ; Premières séances d’interventions sociologiques dans chaque site; Regroupement des équipes de recherche locales en séminaire ; Animation du site Internet. Responsable. Durée : 3 mois
Tache 3 : Campagne d’observation directe et/ou participative
Objectifs : Poursuite des séances d’intervention sociologique ; Construction de grilles d'observation ; Mise en œuvre de l’observation directe et/ou participante ; Regroupement de l'équipe de recherche en séminaire : organisation et rédaction d’un rapport de recherche intermédiaire. Première vague de séminaires d’échange régional ; Animation du site Internet. Durée : 3 mois
Tache 4 : Campagne d’entretiens approfondis
Objectifs : Construction des grilles d'entretien, tests et validation ; Campagne d'entretiens approfondis auprès des acteurs de la formation, de l’intervention sociale et de la recherche ; Campagne d'entretiens approfondis auprès des populations-cibles ; Regroupement en séminaire de l'équipe de recherche : traitement et analyse comparée des résultats des entretiens, des interventions sociologiques et des observations directes et/ou participantes. Deuxième vague de séminaires d’échange régional ; Animation du site Internet ; Réunion du comité scientifique. Durée : 6 mois
Tache 5 : Analyse des données et discussion des premiers résultats
Objectifs : Traitement et analyse des données recueillies ; Synthèse des résultats de l'ensemble des données qualitatives (entretiens, interventions sociologiques et observations) recueillies sur les différents sites ; Regroupement de l'équipe de recherche en séminaire : discussion des principales conclusions de la recherche ; Animation du site Internet ; Réunion du comité scientifique. Durée : 2 mois
Tache 6 : Rédaction du rapport final, dissémination et valorisation des travaux
Objectifs : Rédaction d’un rapport de recherche et d'une synthèse présentant les principaux résultats de la recherche; Restitution finale des résultats sous une forme synthétique, didactique et simplifiée à l’ANR; Organisation d’un colloque de restitution et de valorisation des travaux réalisés, mise en débat public des résultats de la recherche et des travaux d’ingénierie social menés par les étudiants intégrés au programme; Dissémination des travaux auprès de décideurs politiques en charge de politiques sociales et des praticiens ; Publication des principaux résultats obtenus (ouvrage et articles); Troisième vague de séminaires d’échange européens. Structuration des bases conventionnelles d’un réseau européen de recherche et de formation sur les transformations de l’intervention sociale et la lutte contre les inégalités. Durée : 3 mois.
Des valorisations scientifiques
La stratégie de valorisation, de protection et d’exploitation des résultats du programme de recherche pour penser la construction d’un espace de formation et de recherche dans les champs social et universitaire s’inscrit dans un cadre inter-régional. Cette stratégie s’appuiera sur les réseaux de recherche, de formation et d’animation des milieux professionnels des membres partenaires. Il s’agira de capitaliser, de diffuser et de valoriser les résultats de recherche simultanément dans la « communauté scientifique », au sein du champ social (formation et intervention sociale) et auprès des responsables publics des formations sociales. Ainsi, il s’agira de diffuser et de « disséminer » les résultats du programme de recherche à l’échelle inter-régionale en mobilisant, notamment, les structures membres du Groupement national des hautes écoles et instituts du travail social (GNHEITS) et partenariat avec le PRISOCM. Ces réseaux constituent un espace partenarial à partir duquel l’ensemble de ses acteurs peut développer des capacités de réflexion et d'action dans l'objectif d'améliorer la formation, notamment par l’apprentissage de la recherche par la recherche, des étudiants préparant (dans les écoles ou à l’université) des diplômes du travail social. Dans ce cadre, nous envisageons donc de :
- créer, dès le départ du programme, un site internet destiné à l’ensemble des acteurs du programme de recherche mais également aux différents partenaires du projet (pôle ressource, intervenants sociaux, formateurs, enseignants-chercheurs, acteurs politico-institutionnels…). Ce site (explication du programme de recherche, démarches partenariales, description des équipes, actualités des travaux, terrains d’enquête…) servira, d’une part, de liaison permanente entre l’ensemble des acteurs du programme de recherche et d’autre part, d’outil de communication sur l’état d’avancement des travaux de recherche ;
- organiser des séminaires thématiques des questions sociales liées à formation et à la recherche des champs social et universitaire réalisés au fur et à mesure de l’état d’avancement des travaux dans chacun des territoires des équipes partenaires. Dans l’idéal, ces séminaires permettront aux chercheurs de confronter leurs résultats intermédiaires avec d’autres chercheurs, des praticiens de l’intervention sociale, des pédagogues et des représentants politico- institutionnels en charge des politiques sociales et de la lutte contre les inégalités ;
- monter un « colloque scientifique » international. Ce colloque aura pour principale fonction de disséminer, à partir des axes de recherche, les résultats obtenus auprès de la « communauté scientifique », des acteurs des champs social et universitaire et des représentants des pouvoirs publics ;
- publier, à l’issue du programme de recherche et du colloque final, au-delà des modes de publication classiques d’articles de recherche dans des revues reconnues et de vulgarisation du champ social, un ouvrage collectif scientifique sur les mutations de la formation et de la recherche dans les champ social et universitaire, notamment en matière de production des savoirs scientifiques et expérientiels.
[1] Dans le contexte de réingénierie des formations sociales supérieures impliquant un renforcement des partenariats entre établissements de formation en travail social (EFTS) et universités et de la volonté des principaux acteurs universitaires et des écoles du travail social d’Occitanie et plus généralement du Grand sud et de la Normandie impliqués dans la formation et la recherche de travailler ensemble à améliorer la connaissance du champ social et de ses enjeux, un Pôle Recherche Intervention Sociale Occitanie Manche Méditerranée (PRISOCM) a été créé en 2020 sous une forme associative par différentes personnalités issus des universités et des écoles en travail social pour favoriser l’articulation de la recherche, de l’initiation à la recherche, de la formation et de l’intervention sociale. Voir https://www.prisocm.fr/